Depuis 2015, l’importance de l’éducation est de plus en plus reconnue dans le cadre des efforts internationaux pour prévenir l’extrémisme violent. Cependant, il manque des preuves concernant l’efficacité des activités éducatives qui aideraient à prévenir l’extrémisme violent. Comme le souligne Lynn Davies, « quand bien même des initiatives de prévention sont très fréquentes et populaires (par exemple des initiatives cognitivo-comportementales ou des initiatives de parrainage), il n’y a aucune preuve indiquant qu’elles sont vraiment efficaces et porteuses de résultats ».
Ce manque de preuves est lié à de nombreux facteurs, dont la difficulté à évaluer les actions préventives, la complexité des processus de radicalisation et le manque de données et d’études longitudinales. Bien que ces défis ne puissent être résolus facilement, l’UNESCO considère qu’il est essentiel de rechercher les preuves de l’efficacité des activités éducatives visant à prévenir l’extrémisme violent (PEV-E) pour trois raisons :
parce que tous les acteurs travaillant dans le domaine cherchent à entreprendre des programmes qui ont un impact positif ;
parce que les gouvernements et les organismes de financement nationaux et internationaux cherchent à prendre des décisions éclairées sur les priorités en matière de dépenses et ;
parce que tous les acteurs concernés doivent être conscients des risques potentiels liés à des mesures susceptibles de faire plus de mal que de bien aux apprenants, au système éducatif et aux communautés touchées par l’extrémisme violent.
Dans cette optique, la présente note d’orientation essaie de répondre à deux questions :
quels types d’activités de PEV-E paraissent plus efficaces ?
quel est l’impact prouvé des activités de PEV-E ?
À cette fin, l’UNESCO a commandé une étude comparative de 32 études de cas de PEV-E, représentant une sélection d’activités, impliquant différents groupes d’âges, couvrant l’éducation formelle, informelle et non formelle à travers le monde. Cette étude a certaines limites en termes de champ d’application, de typologies d’activités et de disponibilité des données de suivi et d’évaluation. Il s’agit donc d’interpréter les résultats comme des considérations préliminaires qui permettent de débroussailler le terrain. Toutefois, l’analyse montre que les interventions de PEV-E fonctionnent, avec des impacts perceptibles à différents niveaux, en fonction des types d’activités spécifiques.